histoire du portrait photographique

L’histoire du portrait photographique au 19ième siècle (Source : Tout sur la Photo chez Flammarion)

Au milieu des années 1850, toutes les grandes villes comptent des ateliers photographiques.
Ce sont des endroits à la mode, où toutes les couches sociales peuvent se rencontrer. C’est à ce moment là que la photographie prend la place de litographie et de la gravure, et devient très prisée par les gens aisés et célèbres.

Les célébrités, comme Charles Baudelaire, sont publiés dans des albums de « galerie des contemporains ».

Photographe : Etienne Carjat  Portrait de Charles Baudelaire

Photographe : Etienne Carjat Portrait de Charles Baudelaire


La plupart des portraits sont réalisés en atelier, mais pas tous, comme par exemple le photographe anglais Robert Howlett, qui suit la construction du vapeur Great Eastern, et qui photographie l’ingénieur Isambard Kingdom Brunel avec décor contextualisé (des chaines d’ancre d’un bâteau).

Isambard Kingdom Brunel

Isambard Kingdom Brunel

A cette époque-là les portraits restent couteux, et ainsi apparaît le portrait carte de visite réalisé avec un appareil à objectifs multiples, ce qui permet de réduire les coûts. C’est le Français Adolphe Eugène Disderi qui fait breveter cette technique en 1854
Cette technique permet de prendre huit petits clichés par plaque de négatif, les huit poses pouvant être réalisées en une seule séance. Ce procédé donne une certaine latitude en ce qui concerne le temps de pose.
L’épreuve est ensuite tirée sur papier albuminé et les huit petites photos sont ensuite découpées et montées sur des cartes de visite d’environ 6x10cm.
Les portraits cartes connaissent un succès grandissant lorsque les célébrités et les hommes politiques les utilisent pour diffuser leur image.

Le monde est gagné par cette mode.

Les photographes qui sont sur de vendre, vont « à la chasse » aux célébrités, artistes, politiques, pour les vendre, ne serait-ce que sur quelques jours, le temps qu’on parle d’eux.

Cette mode va durer jusqu’à la fin des années 1860, une époque où le marché du portrait, comme décrit ci-dessus arrive à saturation.
La carte album mesurant 14x10cm apporte une certaine variété à la présentation des albums. Les fonds y sont plus variés que ce soit en mode portrait serré ou en buste, avec l’apparition d’accessoires tels que des balançoires ou des bateaux.

Les photographe qui considèrent leur pratique comme un art, adopte l’idée de Thomas Carlyle, qui prétend qu’un portrait fidèle résulte d’une authentique rencontre entre l’artiste et son modèle.
Une des premières photographes qui met en pratique cette théorie est Julia Margaret Camaron (1815-1879), et en plus elle expérimente l’usage de l’hyposulfite de soude comme fixateur.

Sir John Herschel  par Julia Margaret Camaron

Sir John Herschel par Julia Margaret Camaron

 Le marché et le style du portrait photographique évoluent avec l’arrivée de la plaque au collodion sec. Cette technique diminue le temps d’exposition, et permet de dissocier la fabrication et le traitement du support.

Georges Eastman comprend que l’avenir n’est pas dans la prise de vue mais dans la vente de tout ce qui gravite autour, et ainsi il commercialise les premiers appareils Kodal en 1888, et la première pellicule en bobine transparente en 1889.
Une fois le film exposé, l’appareil est renvoyé à Kodak, qui le retourne muni d’une bobine neuve, et avec les tirages de la précédente bobine.
Ces portraits instantanés pris des amateurs contraste avec les portraits d’ateliers souvent guindés, par leur liberté et décontractation.

L’illustrateur Aubrey Beardsley par Frédérick Evans 1894

L’illustrateur Aubrey Beardsley par Frédérick Evans 1894

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